Les mystérieux méandres du rire
« Les hommes qui cherchent des causes métaphysiques au rire ne sont pas gais. ». On peut toujours discuter du bien-fondé de cette affirmation de Voltaire mais si elle est vraie, on peut tout de suite en déduire que Platon, Aristote, Cicéron, Quintilien, Descartes, Spinoza, Hobbes, Kant, Schopenhauer, Spencer, Bain et Bergson étaient de sinistres individus. Quant à Voltaire justement, il ne se prend pas métaphysiquement la tête pour donner une explication du rire mais il en donne une toute simple quand même et pleine de bons sens : le rire est relié à la joie, un point c’est tout. « L’homme, écrit-il, est le seul animal qui pleure et qui rit. Comme nous ne pleurons que de ce qui nous afflige, nous ne rions que de ce qui nous égaye. Les raisonneurs ont prétendu que ce rire naît de l’orgueil, qu’on se croit supérieur à celui dont on rit… Quiconque rit éprouve une joie gaie, dans ce moment-là, sans avoir un autre sentiment. »
Mais que penserait le père de Candide, de nos jours, à propos des chercheurs scientifiques pointus qui décortiquent et expliquent tous nos sentiments et le moindre de nos comportements, à commencer par le rire, par l’action complexe de mystérieux neurotransmetteurs dans le cerveau, imagerie à résonance magnétique aidant ? Peut-être dirait-il qu’ils ne sont pas gais non plus. N’empêche que le jour où tous les rouages neurophysiologiques du rire et de l’humour n’auront plus de secrets pour nous, je me demande si on aura encore envie de s’esclaffer ?
1 commentaire:
Certes, certes... Et si des fois, nous riions tout simplement sans nous poser plus de questions... Ne serait-ce pas là le meilleur rire ?!?!?
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