Retouches
Imaginez que vous soyez dans une pinacothèque et qu’un des visiteurs déambulant dans les différentes salles du musée sorte soudain une palette et des pinceaux pour retoucher l’une des toiles exposées. Vous seriez sans nul doute partagés entre l’ahurissement et l’hilarité. Eh bien c’est exactement ce qui se passa un jour quand un petit monsieur déjà d’un grand âge entreprit dans un musée de faire des retouches sur l’une des toiles d’Oskar Kokoschka (1886-1980), peintre autrichien et l’un des représentants majeurs de l’expressionnisme. Mais le plus drôle reste à venir car le vandale, qui fut immédiatement arrêté par les gardiens, n’était autre qu’Oskar Kokoschka en personne, lequel n’était pas parfaitement satisfait d’un de ses tableaux dont il s’était pourtant séparé depuis fort longtemps ! On raconte que Pierre Bonnard (1867-1947), l’un des peintres des Nabis, fit de même et connut le même sort après avoir pénétré dans un musée, ses pinceaux cachés sous sa gabardine ! D’où l’avantage d’être écrivain ou compositeur pour lesquels il est toujours possible de leur vivant de publier de nouvelles éditions revues et corrigées de leurs écrits ou d’apporter des variantes d’interprétation de leurs musiques. Mais pour les peintres, qu’on se le dise : l’œuvre une fois donnée ou vendue est in(re)touchable à jamais.
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