Gabs et gags
Les gabs étaient, à l’époque féodale, des plaisanteries de soldats et de chevaliers, des moqueries grossières, des vantardises extravagantes que se racontaient les guerriers dans les salles de festin, après les combats, pour mieux s’affirmer, pour dominer leurs peurs, se défouler et impressionner l’adversaire. Un espion grec présent dans l’entourage de Charlemagne n’avait-il pas cru avec effroi en toutes ces histoires abracadabrantes que se narraient l’empereur et ses chevaliers ? Ces gabs, tout en exagération et en fanfaronnades, qui étaient en un sens aussi des gags dignes des bandes dessinées les plus burlesques, ne donnaient pas dans la finesse et s’accompagnaient, on s’en doute, de rires de défiance et de supériorité bien gras et agressifs. C’était à qui avait réussi à fendre en deux d’un seul coup d’épée un ennemi et son cheval, à qui avait coupé à la vitesse de l’éclair les membres et la tête d’un adversaire, tous exploits qu’on retrouve à foison également dans les récits des chansons de geste.
Mais au fait, les gabs, sous une autre forme, ont-ils à notre époque complètement disparu des conversations masculines ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire