lundi 11 juin 2007

L'humour de James Bond

Prenons un James Bond au hasard, Vivre et laisser mourir, par exemple, le premier film où Roger Moore joua le rôle de 007. Dans ce film tourné en 1973, outre des scènes classiquement “bondiennes” dans lesquelles le héros sort immanquablement vainqueur de bagarres l’opposant tout seul et sans armes à une dizaine de malabars pourtant armés jusqu’aux dents et se joue de tous les pièges dans des courses-poursuites époustouflantes, le tout en complet veston dans lequel se cachent mille et un gadgets électroniques sans que ceux-ci ne provoquent le moindre pli au tissu, la scène des crocodiles m’a semblé particulièrement humoristique. De quoi s’agit-il ? James Bond, amené dans une ferme par des malfrats qui veulent en finir avec lui, se retrouve sur une pierre plate d’environ deux mètres de diamètre entourée d’eau et émergeant à peine d’une vaste mare où fourmillent une bonne dizaine de crocodiles affamés et attirés par d’énormes quartiers de viande posés aux pieds de l’agent secret ! La situation ne peut être plus désespérée et pourtant James Bond s’en tire sans problème et sans la moindre égratignure alors que certains crocodiles ont déjà grimpé sur la pierre et sont à quelques centimètres de ses jambes, tout simplement en regagnant la rive par une marche tranquille sur la tête des reptiles qui sont encore dans l’eau exactement comme s’il avait marché sur des cailloux en traversant un ruisseau pour ne pas se mouiller les pieds ! Voilà le genre de scène, par le soulagement du spectateur et le contraste entre l’invraisemblance de la solution trouvée par James Bond et la tension dramatique croissante de l’action, qui provoque le rire à tous les coups. Et le plus drôle dans les films de James Bond, c’est que, plus ils sont invraisemblables, plus on y croit.

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