Humour au (septième) ciel
Un commandant de bord doit-il à tout prix, quand il s’adresse à ses passagers, parler comme un monstre froid, avec un débit rapide, en mangeant la moitié de ses mots, sur un ton monocorde de pur technicien-jouant-le-rôle-de-père-protecteur et surtout sans exprimer la moindre touche personnelle. C’est la question que je me suis posée hier alors que je me trouvais dans un appareil d’Air France quelque part au-dessus des Alpes suisses entre Gênes et Paris ? Comme beaucoup d’entre vous, j’ai souvent voyagé en avion et donc écouté la voix d’autant de commandants de bord et cependant, parmi toutes ces voix conventionnelles, impersonnelles et parfaitement interchangeables de pilotes de ligne, je me souviens une fois être tombé sur une qui sortait nettement du lot. Cette voix était chaleureuse, elle prononçait les mots tranquillement avec un souci d’intelligibilité, elle chantonnait carrément et surtout l’homme qui l’utilisait prenait la peine de mettre une note d’humour dans son discours technique, que ce soit à propos de la météo, des fameuses turbulences ou de ce que l’on a coutume d’appeler à tort les trous d’air. Ce commandant de bord, à l’évidence, aimait son métier et ses passagers, et il ne donnait pas l’impression de transporter du bétail(*). Croyez-vous que les autres passagers et moi-même l’aient jugé incompétent pour autant ? Bien au contraire, il nous inspirait encore davantage confiance et, grâce à lui, les plus peureux d’entre nous reprenaient des couleurs.
A propos de rire et de commandant de bord, voici une anecdote savoureuse qui m’a été rapportée par un ami. Alors que celui-ci se trouve dans un avion, le commandant de bord se présente par son nom qui n’est autre que de Funès puisqu’il est le fils de notre grand comique national qui joua le Gendarme de Saint-Tropez. Mais à peine ont-ils entendu son nom que tous les passagers, à l’unisson, partent dans un éclat de rire général.
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(*)Dans le langage des pilotes et copilotes, les hôtesses de l’air et les stewards s’appellent, paraît-il, la poulaille !
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